Entre Lieu

Recherche globale sur les rapports entre centres et marges à travers les arts

Le point de départ de cet axe de recherche est une réflexion globale sur les rapports qu’entretiennent les marges et les centres. Quelles sont, dans l’état actuel de notre société, les marges dont nous disposons pour créer ou avoir accès à des œuvres scéniques ? Sont-elles seulement identifiées ? Qui peut en disposer ? Comment ? Ces marges se déclinent en termes d’espace, de temps, de programmation, de budget, d’interprétation du monde, etc. Au-delà de la marge perçue en lien avec des personnes et des lieux dits « marginalisés », il s’agit de conserver au mot sa polysémie originelle, son aspect protéiforme, sa relativité à un contexte d’énonciation (marge de manœuvre, marge d’erreur, marge d’impression, etc.), en lien par exemple avec la notion d’espace potentiel (Winnicott) et d’hétérotopie (Foucault).

Peut-on vivre, créer, travailler et penser dans les marges, en fluidité avec les centres, sans être ni absorbé, ni mis à l’écart par eux ? Quels rapports entretiennent la marge et les droits de propriété ? Peut-on protéger ou souhaiter la pérennité d’une marge, de l’intérieur ou de l’extérieur, sans finalement la détruire à force de volonté ? La volonté est-elle contraire à la marge ? Quel type d’accès à la marge : entre choisir ou subir, l’arrivée « par errance » est-elle un accès plus heureux à la marge, dans les deux sens du terme (bonheur et à-propos) ? L’imaginaire collectif conditionne notre vision de la marge dans son rapport à la loi, à l’économie, à la réussite, de manière souvent négative. Peut-il en être autrement ? Est-ce souhaitable ? Quels impacts sur la pérennité des marges ? Un système centralisé, s’il se sent menacé par les marges, sait cependant recourir aux marges pour innover et assurer son adaptation, sa croissance : les marges sont-elles forcément soit attaquées, soit exploitées par les centres ?

L’objectif de notre démarche est d’accompagner des artistes et des scientifiques pour aborder ensemble ce type de questionnement afin d’en préciser les enjeux, de proposer des outils de réflexion et des solutions pratiques à mettre en œuvre. L’objectif artistique est de voir comment cette réflexion peut influencer et nourrir l’acte de création sur scène, et inversement.

Aux dialogues sous formes de réunions, conférences, etc. répondront des ateliers de recherche pratique collective pour permettre aux artistes d’apporter un éclairage artistique sur cette idée de « marge heureuse ». C’est notre conviction que de nombreuses marges existent, qu’elles sont toujours à (ré)inventer, et qu’il convient de s’y atteler ensemble pour identifier les concepts et les pratiques artistiques qui permettent de leur donner jour. Cela ne peut se faire que dans un élan de fluidité entre centres et marges. C’est la raison pour laquelle les structures partenaires du projet peuvent aussi bien être associées à la marge et au centre, avec souvent des statuts hybrides : des lieux culturels dits « alternatifs » et pourtant bien identifiés institutionnellement comme Anis Gras – le Lieu de l’Autre, à Arcueil ou Colectiv A en Roumanie ; des structures en cours de création comme le tout jeune Institut de Recherche Théâtrale et Multimédia en Roumanie, aux côtés de l’Université Paris 8 ; en centre urbain ou en milieu rural, en Europe de l’Ouest comme en Europe de l’Est.

Il s’agit d’un série de réunions organisées par Julien Daillère en marge de la tournée du spectacle C’est bon. E ok. Rendben. This is just a story dans le cadre de la Saison France-Roumanie 2019.

Depuis décembre 2018, je rencontre des gens, des artistes, des représentants de lieux, d’institutions, d’associations, etc. pour échanger sur cette idée de « marge heureuse ». D’ici fin 2020, je souhaite aboutir à la rédaction d’un document qui comprendra une partie théorique sur mon rapport à la marge ou, plutôt, aux marges, et les motivations, les objectifs et pistes de réflexion liés à cette idée de « marge heureuse ». Une deuxième partie consistera à proposer un guide pratique sur la manière de mettre en acte l’identification, la valorisation et l’habitation des marges d’une manière « heureuse », c’est-à-dire positivement vécue, non agressive et pérenne. Une telle structuration est-elle compatible avec l’essence même des marges ? Peut-être peut-on se limiter à la construction d’un cadre ou dispositif propice à un rapport non destructeur des centres envers les marges : est-ce possible ?

Quelques pistes de réflexion actuelles

La tournée de C’est bon. E ok. Rendben. This is just a story s’est construite par ma prise de contact avec des responsables de lieux, mais aussi grâce à des gens qui ont trouvé pour moi un espace mis à disposition par une collectivité, qui ont relayé par leurs réseaux la communication au niveau local, et qui m’ont accompagné logistiquement pour l’accueil du public le jour J. J’ai eu le sentiment que le spectacle était programmé et accueilli par les spectateurs eux-mêmes, qu’ils m’avaient épargné un travail de démarchage auprès des professionnels. Comment puis-je encourager ce type de relation directe entre artistes et spectateurs, pour moi et pour d’autres artistes ? Comment faciliter le regroupement de spectateurs ici et là sur le territoire, prescripteurs et financeurs de la venue de formes d’art conçues pour la marge (techniquement et économiquement, et donc esthétiquement), accueillies dans des espaces inoccupés de lieux institutionnels, d’entreprises ou chez des particuliers ? Une sorte d’achat groupé redonnant ainsi un réel pouvoir de programmation culturelle aux spectateurs, au niveau local.

Face à la réduction ou à la suppression de budgets dans le domaine artistique, alors que les dépenses de sécurité et de logistique continuent d’augmenter du fait de l’inflation ou de la réglementation, les sommes dédiées aux salaires des artistes diminuent. Au sein d’un lieu de programmation artistique, comment créer et proposer ponctuellement des alternatives aux modes de transport, de restauration et d’hébergement des artistes, en accord avec eux, pour générer des marges budgétaires ré-affectées aux salaires d’autres artistes, accueillis à la marge des programmations officielles ? Comment traduire (ou effacer?), en termes de comptabilité et de communication, la création de ces marges pour ne pas jouer le jeu des subventionneurs et tutelles qui pourraient chercher à légitimer, à travers ce type d’initiative, des baisses budgétaires ou l’augmentation d’objectifs de « remplissage » des salles ?

Comment sensibiliser les différents acteurs liés à la marge sur le fait que leurs modes d’entrée et de sortie de la marge ont un impact fort, positif ou négatif, sur l’imaginaire collectif à propos de l’image même de la marge?

Face au développement des « Eurodisney de la friche », comment pérenniser les marges pour les protéger d’intérêts liés à leur destruction à court terme (intérêts liés à la spéculation immobilière, à l’optimisation budgétaire, à la gentrification, etc.) ? Dans le cadre d’un progamme d’accompagnement culturel pour la réhabilitation d’un quartier urbain, les artistes peuvent-ils intervenir à la demande de l’institution sans participer à un processus de gentrification ?

Comment créer, pour des personnes dont les vies personnelles et professionnelles sont particulièrement denses, des marges en termes de temps et de budgets afin de leur permettre de s’adonner à la démocratie participative et aux activités de socialisation au niveau local tout comme aux sorties culturelles ? Réunions et activités pendant un temps de cuisine en commun ? Réunions, concerts et lectures en laverie ? Garde d’enfants mutualisée ? Qui est prescripteur ou acteur ? Où s’arrête le soutien et où commence l’ingérance ?

En parallèle des rencontres individuelles, je propose à ceux qui le souhaitent de venir échanger sur la notion de « marge heureuse » pour enrichir, par la réflexion collective, nos réflexions individuelles. Pour participer à ces rencontres, s’associer au projet en tant qu’artiste, spectateur, institution, lieu d’accueil, volontaire, etc.

Rencontres à venir

En cours.

Rencontres passées

Sam 23/02/2019 à 14:00 : Anis Gras, le lieu de l’autre, 55 av Laplace, 94110 Arcueil
Sam 02/03/2019 (après la représentation) : Villa Sator, 1 place aux citoyens, 79130 Pougne-Hérisson (Poitou-Charentes)
Lun 04/03/2019 à 19:00 : Le Lavoir Public, 4 impasse Flesselles, 69001 Lyon
Dim 10/03/2019 à 14:00 : à Dijon, RDV devant la gare SNCF « Dijon Ville », à l’entrée principale. Contact tél. si besoin : +33 6 69 18 75 27.
Sam 06/04/2019 à 14:00 : Anis Gras, le lieu de l’autre, 55 av Laplace, 94110 Arcueil
Lun 21/05/2019 à 18:00 : Piața Gara de Nord, Bucarest, Roumanie
Mar 04/06/2019 à 18:00 : Gara Iași, (Str. Piața Gării nr. 2), Roumanie
Dim 30/06/2019 à 17:00 : Gare ferroviaire, Cluj-Napoca, Roumanie

Merci Emilie Dalmas pour la photo!

2019 à 2021 / milieu rural / Auvergne / France :

Tout au long de cette période, Julien Daillère part à la rencontre d’artistes locaux, de représentants de collectivités locales et de responsables de lieux exerçant une activité d’accueil en résidence ou de diffusion théâtrale sur le territoire de l’ancienne région Auvergne : recensement de pratiques, de souhaits, de solutions envisagées en lien avec l’idée d’une marge heureuse pour le théâtre. Cette collecte sera partagée avec les participants des ateliers qui suivront.

Printemps 2020 / milieu urbain / Fabrica de Pensule, Cluj-Napoca / Roumanie / reporté à une date ultérieure :

Créée dans une ancienne usine de pinceaux en 2009, la Fabrica de Pensule est un lieu phare de la création indépendante à Cluj Napoca, dans le domaine des arts visuels et performatifs, et rayonne sur toute la Roumanie. Locataire de ses espaces de travail, la Fabrica reste cependant fragile face à la gentrification galopante de son quartier et au fort développement de l’activité professionnelle liée aux nouvelles technologies. La pression immobilière devient telle qu’elle est contrainte de déménager petit à petit, de se rapatrier dans d’autres espaces de son bâtiment d’origine actuellement en rénovation pour ouvrir de nouveaux espaces de bureaux à la location. La nécessité de créer de nouvelles marges ou de préserver celles qui ont été investies est donc une question primordiale pour l’équipe de la Fabrica de Pensule qui poursuit en ce sens, depuis le tout début, différentes initiatives comme celles menées au sein d’un container près de la gare ferrovière.

 * 1 semaine : Atelier de recherche pratique co-animé par un.e artiste roumain.e (en cours), un.e artiste-enseignant.e de l’Université Paris 8 (à confirmer) et Julien Daillère, artiste et docteur en arts du spectacle, sur les possibilités de création en arts du spectacle au sein d’un container. Ce qui émergera de ce travail, notamment par rapport à la façade transparente de cet espace réduit, sera transmis aux équipes qui travailleront ensuite à Arcueil. Participants : 5 étudiants de l’Université Paris 8 + 5 étudiants de l’Université des Arts de Târgu Mureș (UAT) + autres participants (artistes et universitaires locaux invités)

Printemps 2020 / milieu urbain / Université des Arts de Târgu Mureș – Institut de recherche théâtrale et multimedia / Roumanie / reporté à une date ultérieure :

* 2 jours : Conférence « Le théâtre et la marge » (titre provisoire) à l’Institut de Recherche Théâtrale et Multimédia. Il s’agira de la conférence inauguratrice, portée par l’institut qui s’est créé fin 2017 à la marge de l’université. Une dizaine de participants internationaux sur deux jours.

La conférence sera précédée de deux interventions sous forme de séminaire :

« Historique du théâtre à côté en France » (titre provisoire) par Nathalie Coutelet

La notion de « théâtre à côté », développée à partir du XIXe s. en France, désigne des pratiques théâtrales originellement amateures, pour des cercles restreints, lors de spectacles généralement non payants. Elle est également associée, dans l’histoire du théâtre, aux réalisations d’André Antoine au Théâtre Libre et à celles de Lugné-Poe, au Théâtre de l’Œuvre. Mais ces compagnies, progressivement constituées d’artistes professionnels, se sont multipliées, en particulier au début du XXe siècle et révèlent une situation artistique complexe: face à l’ankylose du système spectaculaire – largement voué au commerce et à l’industrialisation – face aux monopoles d’auteurs et de directeurs, certains artistes proposent un autre mode de création, un mode « à côté », « en marge ». Ces groupes n’ont pas de salle fixe et jouent au hasard des possibilités ; ils n’ont pas de troupe fixe et réunissent des distributions la plupart du temps non rémunérées, pour une ou deux représentations ; aucun billet n’est vendu le jour du spectacle, car tout repose sur la souscription par avance. Ce faisant, ils ouvrent une autre perspective de création – dramaturgique, scénique et publique – et voisinent souvent avec une expérimentation qui se veut avant-gardiste. L’étude de ce « théâtre à côté » est une des pistes envisagées pour aborder l’étude du théâtre qui se fait aujourd’hui à la marge des principaux lieux de programmation.

Nathalie Coutelet est Maître de conférence à l’Université Paris 8.

Le cas du système actuel roumain, principalement articulé autour de théâtres nationaux avec des troupes permanentes, et où les compagnies indépendantes commencent à émerger sur des scènes alternatives ou à l’international, fournira aussi un angle d’approche complémentaire. Le dialogue entre France et Roumanie passera par des rencontres binationales dans les deux pays.

« Le théâtre et la marginalité » par Sorin Crișan

Résumé à venir.

Sorin Crișan est Professeur des universités, HDR, à l’Université des Arts de Târgu Mureș (UAT), Roumanie.

* 1 semaine : Atelier de recherche pratique (bilingue FR/RO) « Créer à la marge, créer pour la marge ». Animé par Julien Daillère, artiste et docteur en arts du spectacle. Après les premières séances de travail au sein de l’UAT, les participants investiront d’autres espaces pour y faire des propositions artistiques. Un temps de restitution publique (jeudi soir) clôturera la recherche pratique et le colloque. Participants : 5 étudiants de l’UAT (différents niveaux de formation) et 5 étudiants de l’Université Paris 8 (Licence, voire Master).

* 1 journée : Masterclass « Management culturel dans une situation de marge » : discussion (en français) entre Miki Braniște, directrice de la Fabrica de Pensule (sous réserve, Cluj Napoca, RO) et Catherine Leconte, directrice d’Anis Gras, le lieu de l’autre (Arcueil, F) : Comment inscrire les pratiques artistiques à la marge dans la réalité professionnelle (économique, juridique, organisationnelle) ? Les étudiants du workshop participeront à la discussion.

Printemps 2020 / milieu urbain / Bibliothèque académique roumaine, filiale de Cluj-Napoca / Roumanie /  reporté à une date ultérieure :

La Bibliothèque académique roumaine de Cluj-Napoca est une bibliothèque de recherche à caractère encyclopédique, l’une des plus importantes du pays en matière de collections de livres rares et anciens, d’incunables et de manuscrits. Les lecteurs peuvent consulter les collections de la bibliothèque et demander des conseils bibliographiques et des informations dans ses deux salles de lecture : la salle de lecture périodique et celle des collections spéciales.

 * Résidence et présentation publique : la bibliothèque accepte d’accueillir des artistes en résidence (idéalement au croisement des arts visuels et des arts du spectacle) dans son hall d’entrée, pour une durée d’une à deux semaines, et leur met à disposition ses vitrines d’exposition. Ce sera là encore l’occasion de travailler sur le rapport à la vitrine, à l’écran, à la fenêtre. Un lien avec les collections de la bibliothèque est un plus. Un accès aux ouvrages, éventuellement avec les conseils du personnel, est tout à fait envisageable. Une présentation publique permettra aux artistes de partager le fruit de leurs recherches et de les confronter au regard des spectateur.trice.s. Une recherche de financement est en cours pour proposer une bourse de résidence aux artistes invités.

Nous contacter si vous êtes intéressés pour travailler dans cette espace ou y animer un atelier.

Printemps 2020 / milieu urbain / Université Paris 8 / France / reporté à une date ultérieure :

* 1 semaine : Présence de 5 étudiants UAT (Université des Arts de Târgu-Mures, Roumanie) dans des cours intensifs, aux côtés d’étudiants de l’Université Paris 8.

L'Autre lieu / Boutique dans le centre commercial La Vache Noire d'Arcueil
La Caravane / Anis Gras, le lieu de l'autre, à Arcueil

Printemps 2020 / milieu urbain / Anis Gras, le lieu de l’autre, Arcueil / France / reporté à une date ultérieure :

Au printemps 2019, Anis Gras a inauguré un lieu de résidence et de diffusion artistique dans un espace boutique (avec vitrine) qui lui a été attribué au sein du centre commercial La Vache Noire, à Arcueil. Dans ce centre à vocation non artistique, c’est une marge qui s’ouvre.

Depuis quelques années, une caravane est entreposée dans la cour d’Anis Gras. Elle était très peu utilisée et, depuis l’automne 2019, elle fait partie des espaces officiellement mis à disposition des artistes.

Ces deux espaces (qui n’ont pas été conçus pour accueillir des formes théâtrales) se répondent par l’interface qu’ils proposent au public : une vitrine et une lucarne. À des échelles différentes et avec, pour la seconde, une possibilité d’ouverture, la vitrine et la lucarne font l’une comme l’autre écho aux écrans d’ordinateurs ou de téléphones portables qui tiennent aujourd’hui une place primordiale dans notre société. C’est sur cette thématique que nous travaillerons de manière pratique et théorique.

* 1 semaine : Atelier de recherche pratique et théorique « De la vitrine à la lucarne, de la boutique à la caravane : quelle(s) marge(s) entre le théâtre et les écrans » co-animé par un.e artiste roumain.e et Julien Daillère. Recherche pratique et théorique entre la boutique de centre commercial et la caravane.  Le groupe sera divisé en deux pour permettre de travailler à effectif plus réduit sur chacun des deux espaces. La composition des deux sous-groupes pourra évoluer au fil des jours. Le cadre de recherche de chaque journée sera initié, pour chacun des deux espaces, par une personne du sous-groupe (artiste ou théoricien), les autres rebondissant alors sur ses proposition. Participants : 5 étudiants de l’Université des Arts de Târgu Mureș + 5 étudiants de l’Université Paris 8 + autres participants éventuels (étudiants, artistes et universitaires invités).

* Fin de semaine : Restitution publique des recherches pratiques : les restitutions auront lieu dans l’Autre lieu (boutique) puis dans la cour d’Anis Gras (caravane). Il s’agira aussi de voir comment une marge peut drainer un public vers une autre marge, d’un lieu à l’autre. Collecte des retours du public (sollicité dès le départ comme partenaire d’une expérimentation), des artistes (témoignages) et des scientifiques (rapports ou communications).

* Fin de semaine : Table-ronde entre participants et intervenants, au centre ou à la marge du monde de l’art : « Quelle marges de manœuvre sont laissées à l’humain et aux artistes face aux développements technologique à venir ? » Aux côtés des artistes et universitaires ayant participé à la semaine de recherche, des intervenants extérieurs au domaine de l’art ont accepté de participer à ce temps d’échange. Ils auront assisté aux restitutions publiques. À travers leurs témoignages et réflexions sur leus métiers, ils nous inviteront à penser l’impact du développement technologique, en cours et à venir, sur les pratiques artistiques et leur réception. Aussi bien en tant qu’outil de création qu’en tant qu’objet et interface du quotidien, l’équipement technologique va continuer de bouleverser toujours plus le cadre de travail et le positionnement des artistes par rapport au processus créateur, aux équipes de création et aux spectateurs :

Guillaume Meyran, responsable RH dans une grand entreprise, évoquera la transformation en cours du monde de l’entreprise où le développement exponentiel de l’Intelligence Artificielle, remplaçant l’humain dans ce qui est aujourd’hui considérée comme le cœur d’un métier, va faire des « soft skills » (compétences périphériques, même si de plus en plus plébiscitées depuis plusieurs années), les compétences principales attendues des salariés de demain (comportement, adaptabilité, flexibilité, transversalité, résilience).

Malak Cheggour, chirurgienne ophtalmologiste, abordera le cas particulier de son métier, les risques et les opportunités qui s’annoncent quant à la dimension humaine des relations médecins/patients. Son approche médicale de l’impact des écrans sur l’œil pourra également nourrir la réflexion.

Guillaume Charton, architecte, partagera sa vision d’un métier lui aussi en pleine évolution avec l’arrivée de logiciels et d’applications assistants les particuliers dans la conception de leurs projets d’habitation. Il pourra également évoquer les questions de l’appropriation collective des terrains vagues et de la nature sauvage en ville.

Moment captured during Re-boot session by LUDIC_collective in collaboration with Natura Transilvaniei © Marius Olarson

Été 2020 / milieu rural / Olarsons, Suseni / Roumanie / reporté à une date ultérieure :

« Création artistique à la marge et protection de l’environnement via des zones protégées : pour une solidarité des marges »

Olarsons est situé en Transylvanie dans les environs du village Suseni / Gyergyóújfalu (Harghita) en Roumanie, sur le site de la réserve naturelle Mlaștina După Luncă, inscrite en 1980 sur la liste des réserves protégées de l’UICN, déclarée par la suite par plusieurs décisions gouvernementales comme une zone d’intérêt national. Le site fait également partie du réseau européen Natura 2000 et est actuellement sous la protection de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement. Depuis que la Roumanie a rejoint l’Union Européenne en 2007, la réglementation a permis d’élargir les terres protégées. C’est pourquoi des parcelles de propriété privée se situent aujourd’hui à l’intérieur de la réserve. C’est sur l’une d’elle qu’Olarsons s’est ouvert au printemps 2019, en tant que laboratoire pour les arts et les sciences. Les paysages uniques qui l’entourent offrent une grande liberté de création et d’inspiration : pensée créative, désintoxication numérique, pratiques collaboratives et chambres de méditation sont quelques unes des activités envisagées. Elles seront proposées lors de résidences destinées à des artistes, philosophes, scientifiques, écrivains, musiciens, etc. désireux de penser, expérimenter et mettre en pratique leurs idées pour penser le futur dans leur discipline.

En juin 2019, Olarsons a été sélectionné parmi les finalistes du Social Impact Award Romania 2019.

En marge des territoires investis par l’activité humaine, la zone naturelle protégée entretient un rapport ambigu avec le centre : sa mise en avant peut amener un développement touristique dangereux, mais elle peut aussi sensibiliser la population qui pourra ensuite faire pression dans l’opinion public pour la conservation de la zone.

* Organisation à l’été 2020 ou 2021 d’un atelier de recherche pratique animé par Biño Sauitzvy, artiste et intervenant à l’Université Paris 8, sur la performance en milieu naturel et la question des marges de liberté par rapport aux délimitations entre humain / animal / végétal / minéral. Passer par la performance permettra d’aborder le geste du performeur comme intervenant sur scène en marge du geste théâtral pour lequel la scène est habituellement conçue. Participants : 5 étudiants UAT + 5 étudiants Paris 8 + autres participants éventuels (étudiants, artistes et universitaires).

* Rencontre entre scientifiques et artistes sur le thème « Création artistique à la marge et protection de l’environnement via des zones protégées : pour une solidarité des marges » (à confirmer). Ce sera également l’occasion d’aborder l’impact de l’activité de création théâtrale sur notre environnement (circulation et présence du public dans l’espace, fabrication et transport des décors, éclairage, utilisation de nourriture sur scène, d’animaux, etc.) : comment identifier les « bonnes pratiques » ?

Automne 2021 / Anis Gras, le lieu de l’autre ou Paris 8 / reporté à une date ultérieure :

Conférence pour la présentation d’une synthèse des résultats des recherches théoriques et pratiques.

Présentation du livre à paraître ou déjà paru, et de sa version PDF en téléchargement gratuit.

Premières pistes sur la plateforme Internet qui prolongera les échanges.

Miguel-Angel Molina, « Peintures élémentaires », Sabadell (Barcelona), 1996. Flaques de peinture emballées sous vide. Il s’agit d’une exposition dans un supermarché… la marge heureuse!

 

« Danser les vieilles peaux ». Performance de Biño Sauitzvy et Lika Guillemot. Photo: Lika Guillemot. 2018

La frontière entre les différentes formes d’arts scéniques (théâtre, performance, danse, cirque, musique…) et d’arts visuels ne cesse de confirmer sa porosité. C’est pourquoi Cécile Desbaudard ouvre le questionnement de « La marge heureuse » à l’ensemble des pratiques de la création contemporaine dans le cadre d’une collecte spécifique d’informations auprès d’artistes et programmateurs de lieux culturels. Réalisée sous la forme d’entretiens, cette collecte sera progressivement publiée sur le site de « La marge heureuse ». Prendre le temps d’effectuer ces entretiens, c’est déjà s’aventurer dans la marge heureuse, pratiquer une pause conviviale face au flux chronométré de nos activités, faire un pas de côté, heureux et vivifiant !
En 2018, lorsqu’elle a reçu son oscar d’honneur, Agnès Varda affirmait : « Je suis en marge du système et j’y suis très bien. »
Le ton est donné !

Entretiens mis en ligne (PDF en téléchargement) :

entretien-Siloé Pétillat et Florian Bourgeois (synthèse de l’entretien réalisé le 22 février 2019)

entretien-Miguel-Angel Molina (synthèse de l’entretien téléphonique réalisé le 8 mars 2019)

entretien-Volmir Cordeiro (synthèse de l’entretien réalisé le 9 mars 2019 à Dijon)

entretien-Natan Jannaud  (synthèse de l’entretien réalisé le 29 mars 2019)

entretien-Nicolas Thirion et Boris Ternovsky (synthèse de l’entretien réalisé le 02 avril 2019 à Dijon)

entretien-Rodrigo Ramis (synthèse de l’entretien réalisé le 23 mai 2019 à Montreuil)

entretien-Véronique Petit (synthèse de l’entretien réalisé le 23 mai 2019 à Anis Gras – le Lieu de l’Autre, à Arcueil)

entretien-Kim Lan Nguyen Thi (synthèse de l’entretien réalisé le 10 juin 2019 à Anis Gras – le Lieu de l’Autre, à Arcueil)

entretien-Biño Sauitzvy (synthèse de l’entretien réalisé le 10 juin 2019 dans un café à Paris)

entretien-Catherine Leconte (synthèse de l’entretien réalisé le 11 juin 2019 à Anis Gras – le Lieu de l’Autre, à Arcueil)

Contact : Cécile Desbaudard : cdesbaudard@gmail.com

En mai 2019, en parallèle de la tournée de « C’est bon. E ok. Rendben. This is just a story », Julien Daillère entreprend de partager ici ses rencontres avec des personnes ayant récemment ouvert une marge pour les arts dans les villes qui accueillent les représentations : dans un théâtre, dans un bar… un espace potentiel est identifié puis aménagé pour accueillir une activité artistique qui ne correspond pas au coeur d’activité du lieu concerné.

Club ElectroPutere dans le Théâtre National de Craiova

L’architecte du Théâtre National de Craiova avait prévu une petite salle destinée à accueillir un musée du théâtre. Le musée resta une idée sans réalité. De fait, cet espace était utilisé comme simple lieu de stockage pour le théâtre. En 2015, avec l’accord de la direction du théâtre, Adrian Bojenoiu ré-aménagea cette salle pour en faire le Club ElectroPutere, une galerie destinée à accueillir des activités de recherche, de production et d’exposition pour les arts visuels. Le soir de ma représentation au théâtre, je visite cet espace lors de l’inauguration d’une nouvelle exposition.
www.electro-putere.com
contact@electro-putere.com

Adrian Bojenoiu, Club ElectroPutere, www.electro-putere.com

Adrian Bojenoiu, Club ElectroPutere, www.electro-putere.com

Miez, salle de spectacle dans un bar de Craiova

Fin 2018, au sous-sol du bar Biergarten à Craiova, une petite salle fut réaménagée pour accueillir des concerts, du théâtre, des projections de films. Ingrid Neacșu, Bianca Pintea et Cătălin Miculeasa, après avoir terminé leurs études de théâtre, ont donc créé « Miez », un lieu qu’ils définissent comme un « espace d’impression ».
Lorsque je rencontre Cătălin, il me rappelle la grande polysémie du mot « miez » en roumain : au sens de « miette », il peut désigner une petite quantité, ce qui reste, ou bien en termes de temps, il désigne le milieu (de la nuit, de la semaine). En termes d’espaces, il définit la marge, la périphérie. Il désigne aussi le coeur d’un fruit ou bien le noyau de personnes autour duquel s’est formé un groupe. La polysémie du mot « miez » est à elle seule une mine d’inspiration pour la marge heureuse.
hai@inmiez.ro
https://inmiez.ro/

Ingrid Neacșu, Bianca Pintea et Cătălin Miculeasa Miez, "espace d'impression", Craiova

Ingrid Neacșu, Bianca Pintea et Cătălin Miculeasa Miez, « espace d’impression », Craiova

 

Il s’agit de l’équipe initialement prévue pour les actions désormais reportées ultérieurement, sans qu’une date puisse aujourd’hui être fixée, et dans le contexte actuel où priorité est donnée au programme « Avoir Lieu ».

© Bertrand Boullard

Julien DAILLÈRE, initiateur et coordinateur, co-direction artistique et scientifique

Formé dans une approche issue de la pédagogie de J. Lecoq, il crée la cie La TraverScène en 2006 pour jouer un de ses premiers textes, Les contes de la petite fille moche (m.e.s. Patricia Koseleff). Le spectacle est salué par la presse et tourne 8 ans. Tour à tour auteur, comédien et metteur en scène, il poursuit, lentement, un parcours singulier à travers les sonorités des langues et la construction organique d’imaginaires communs. De 2015 à 2017, il travaille comme auteur et comédien avec la metteuse en scène Linda Duskova, notamment avec Tue, hais quelqu’un de bien (Gaîté Lyrique, Festival Impatience 2017). En 2018, il se dirige vers la performance et crée Cambodge, Se souvenir des images à Anis Gras, le lieu de l’autre. En parallèle, il entame en 2015 un doctorat sur l’étude des processus de création et réception de l’œuvre scénique à travers la métaphore digestive à l’Université des Arts de Târgu Mureș (RO), en cotutelle avec l’Université de Cergy-Pontoise. Il soutient sa thèse en 2018, crée le solo performatif C’est bon. E ok. Rendben. This is just a story, en tournée binationale dans le cadre de la Saison France-Roumanie 2019, et lance une recherche collective sur l’idée d’une « marge heureuse ».

Sorin CRIȘAN, co-direction scientifique

Professeur des universités, HDR. Laboratoire de rattachement : Centre d’études et de créations théâtrales. Président de l’Université des Arts de Tîrgu-Mures, Roumanie. Directeur de la Bibliothèque de l’Académie Roumaine de Cluj-Napoca. Docteur en théâtre (2001). Docteur en histoire (2011). Rédacteur en chef de la revue d’études théâtrales « Symbolon ». Membre du Conseil scientifique des revues : « Journal des Arts du Spectacle », « DramArt » et « Comunique ». Professeur d’esthétique du théâtre et de poétiques de la mise en scène. Directeur de thèse dans le domaine du théâtre et des arts du spectacle. Vice-président de l’Association internationale des critiques de théâtre – Section roumaine et membre de l’Union des écrivains de Roumanie. Membre du Forum du Champ Lacanian de Roumanie. Membre de la Société de Psychodrame « J.L. Moreno » de Roumanie.
Livres d’histoire, d’esthétique et de théorie du théâtre publiés : Le cirque du monde chez D.R. Popescu (2002), Le jeu des fous (2003), Théâtre, vie et rêve. Des doctrines de la mise en scène (2004), Le théâtre du rite au psychodrame (2007), Théâtre et connaissance (2008), Le sublime de la trahison (2011), L’art, la physionomie et la circulation des livres en Transylvanie dans les XVe et XVIe siècles (2014). Auteur d’études et d’articles dans le domaine du théâtre et de la culture, publiés dans des revues et des volumes. Des communications présentées à Paris, Lisbonne, Cascais, Casablanca, Budapest, Varna, Bucarest, Cluj-Napoca, Tîrgu-Mureş, etc. Le Prix National de Critique (2003).
Docteur Honoris Causa de l’Université de Ouest de Timisoara (2016).
Axes de recherche : esthétique et philosophie du théâtre, histoire, psychanalyse et psychodrame.

Nathalie COUTELET, co-direction scientifique

Docteur en Esthétique, sciences et technologie des arts de l’Université Paris 8 (2000) ; enseignant-chercheur au département Théâtre de l’Université Paris 8 depuis 2002, membre de l’Equipe d’Accueil EA 1573 « Scènes et Savoirs » et HDR de l’Université de  Lorraine (2018). Nathalie Coutelet enseigne l’histoire du spectacle vivant, aux XIXe et XXe siècles. Elle s’intéresse aux concepts délicats de « théâtre populaire » et de « démocratisation du spectacle », ainsi qu’aux relations entre le spectacle et le politique, et aux représentations de l’altérité comme enjeux esthétiques et politiques, à l’histoire du music-hall et du cirque ainsi qu’à l’histoire de la mise en scène. Elle travaille notamment sur le concept de « théâtre à côté ».

 

Cécile DESBAUDARD, coordinatrice, rédaction d’entretiens avec des artistes

Elle a suivi des études d‘histoire de l’art, obtenu une Maîtrise d’histoire de l’art contemporain avec mention très bien en 1996 (université de Bourgogne, Dijon) puis un DESS conservation et gestion des oeuvres d’art contemporain en 1998 (université Paul Valéry, Montpellier).
Elle a ensuite travaillé comme artothècaire (artothèque d’Auxerre), a été membre bénévole polyvalent de l‘association galerie Interface, assistante à la galerie Barnoud et a commencé à écrire dans le journal d’art contemporain Horsd’oeuvre. En 2011, elle assure le commissariat de l’exposition Sitio de l’artiste Santiago Borja à la Villa Savoye (labellisé Année du Mexique par l’Institut Français, soutenue par le Centre des Monuments Nationaux, la Fondation Le Corbusier,  la Graham Foundation de Chicago, la Jumex Fundación de Mexico City) et de l’exposition hors toile#1 avec Isabelle Ferreira, Vincent Ganivet, Matt McClune, Miguel-Angel Molina et Olivier Soulerin, au POCTB (Orléans).
En 2013, elle fait partie des lauréats du concours d’écriture dramatique contemporaine de l’université Paris 8. Elle assure le remplacement de la chargée des expositions au centre d’art Le Consortium durant 6 mois en 2017/2018 puis en 2019, elle intègre l’équipe de Canal satellite/ac et devient médiatrice de l’espace Jean de Joigny.

Biño SAUITZVY, direction d’un workshop à Olarsons

Performer, acteur, danseur, chorégraphe, metteur en scène et chercheur italo-brésilien, il est docteur en Esthétique, sciences et technologies des arts – spécialité théâtre et danse par l’Université Paris 8.
Son parcours débute comme acteur en 1994 au Brésil. En tant que metteur en scène, à Porto Alegre, il a dirigé le Groupe Sotão pendant cinq ans. Pour ce travail il a reçu le prix de meilleur metteur en scène de la ville de Porto Alegre en 2001 et meilleur spectacle de danse en 2002. A Paris depuis 2003, il est membre fondateur du Collectif des Yeux avec qui il développe différents projets de performance, expositions, filmes et vidéos avec des artistes tels que Lika Guillemot, Antony Hickling, Thomas Laroppe et Nando Messias. Il collabore régulièrement avec plusieurs compagnies de théâtre, cirque, danse et butô, entre autres, la Cie L’In-Quarto dirigée par Julie Duclos.
Depuis 2011 il collabore également avec le groupe CocoRosie. Avec Bianca Casady (Coco), il performe dans les expositions Holy Ghost à Moscou et Daisy Chain à New York, chorégraphe et danse dans les spectacles NightShift, créé en Allemagne et Autriche, Mother Hunting – A Miracle of Rose et The Angel Show en Norvège, le projet multimédia Porno Thietor de Bianca Casady & The C.I.A. en tournée dans toute l’Europe. Il a été chorégraphe résident au Point Éphémère/Paris en 2009/10, à Micadanses/Paris en 2011 et est artiste associé au Générateur/Gentilly depuis 2014. Et c’est dans ce dernier où il est le directeur artistique de la Nuit Blanche en 2018 (Entre Chien et Loup) et en 2019 (La Forêt de Cristal).
Depuis 2010 il est enseignant-chargé de cours au Département de Théâtre à l’Université Paris 8. Il est également enseignant invité à NTA – Norwegian Theatre Academy, Norway et à l’Académie Fratellini, Paris. Actuellement, FRIG, long-métrage réalisé par Antony Hickling et dans lequel il est acteur, chorégraphe et co-auteur,  est présenté dans les festivals autour du monde.

© Nicolas Freiss

Miki BRANIȘTE, intervenante pour la masterclass à l’UAT

Miki Braniște est manager culturel, programmatrice pour le spectacle vivant et les pratiques interdisciplinaires, et présidente de l’association Colectiv A. Elle a été directrice du festival TEMPS D’IMAGES de Cluj de 2008 à 2017. Entre 2009 et 2016, elle a été membre du comité de direction de la Fabrica de Pensule (Fabrique de Pinceaux) et participa activement à la stratégie de ce centre culturel pour les arts contemporains à Cluj Napoca, Roumanie. Elle est également programmatrice en arts du spectacle à la Fabrica de Pensule.
Miki s’intéresse à l’art en tant qu’outil de développement des processus communautaires. Préoccupée par les transformations économiques, sociales, politiques et environnementales qui se produisent au sein de la société mondialisée, elle travaille en lien avec des artistes inspirés par la nécessité de ré-imaginer notre avenir. En novembre 2015, elle a reçu le titre de « Chevalier des arts et des lettres » du Ministère de la Culture français pour son activité de soutien au secteur indépendant du spectacle vivant en Roumanie.
En 2016, elle a reçu le prix des projets interdisciplinaires de la part de l’Administration du Fonds National pour la Culture (Roumanie) et le prix pour le soutien à la danse contemporaine de la part du Centre National de Danse Contemporaine de Bucarest.